Le calme à l’extérieur, la tempête à l’intérieur

Confiné mais pas sans activité.

Le 16 mars 2020, notre gouvernement a décidé de placer la majorité de l’activité économique, sociale et éducative au repos forcé. Seuls les commerces d’alimentation et quelques services vitaux continuent à fonctionner.

A l’hôpital tout le monde se démène pour continuer son travail dans les meilleures conditions et tout le personnel médical est salué par l’ensemble des classes politiques ainsi que le reste de la population.

Pour les Ostéopathes, thérapeutes de première intention, impossible de continuer à accueillir des patients dans les conditions normales. Les cabinets ferment tour à tour. N’ayant aucune autre possibilité de répondre à la demande, les sollicitations reçoivent toutes la même réponse négative.

Dans l’école d’Ostéopathie, il n’y a plus âme qui vive. Les enseignants et les 150 étudiants sont rentrés chez eux. Nous mettons en place des cours par correspondance et des visioconférences dans le but de respecter le planning.

Petit à petit le monde s’organise. Les patients prennent soin d’eux grâce aux conseils transmis sur internet. Les étudiants deviennent cinéastes et permettent aux enseignants de juger de leur pratique. Une sorte de prise de conscience individuelle et sociale que les outils informatiques que l’on utilisait pour le plaisir peuvent devenir de puissants instruments de travail. Une capacité d’adaptation qui n’est pas sans rappeler les lois biomécaniques et chimiques qui gouvernent notre corps et maintenant notre esprit.

Et ces futurs diplômés, dont les travaux de recherche ont été interrompus, qui verront leur remise de diplôme décalée, déroulons ensemble les sujets de mémoires, ceux pour qui j’encadre le travail.

Il y a tout d’abord Clémence et Élisa. Elles ont travaillé cette année sur un projet commencé en 2011 qui permettra à terme d’objectiver avec précision les perceptions des mouvements d’un corps. Pour les étudiants, futurs praticiens et tous les patients, c’est la garantie d’une prise en charge non thérapeute-dépendante et d’un niveau élevé de précision dans les gestes techniques.

Il y a ensuite Anna. Elle continue la rédaction de son travail sur l’évolution des lésions endométriales après traitement ostéopathique. Un sujet d’actualité qui touche malheureusement beaucoup de femmes dans leur projet d’enfant. Une issue qui permettra à terme une place de l’Ostéopathie dans le milieu gynécologique hospitalier.

Il y a aussi Colas. Il cherche à traiter les hypoacousies générées par les otites séreuses chez les enfants. Zone complexe en anatomie mettant en lien l’oreille, la mâchoire, le crâne, les cervicales et la loge viscérale du cou, sa réflexion est l’illustration parfaite du travail multi-systémique que doit produire chaque ostéopathe auprès de ses patients.

Nous espérons diplômer aussi Jade, Caroline, Guinot et Jordan.

Si aujourd’hui le soin ostéopathique est en suspend, la Recherche, tant critiquée par le monde médical pour sa soi-disant absence, continue sa progression et nous espérons tous pouvoir vous faire profiter des futures parutions dans les journaux scientifiques ostéopathiques.

Nous comptons sur vous, patients et étudiants, pour faire vivre l’esprit de l’Ostéopathie et pour nous soutenir nous, ostéopathes et enseignants, dans notre école et nos cabinets, au retour de cette période d’isolement.

Bien à vous.

Tom JOMARD

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